"
Construire et consolider des entrepôts de données de santé (EDS)" dans les établissements de soin et "
constituer à terme un réseau national favorisant la production et le partage fluide des données de santé" sont les deux objectifs principaux de l’appel à projets (AAP) « Accompagnement et soutien à la constitution d'entrepôts de données de santé hospitaliers ».
Les lauréats de la
deuxième vague de cet AAP, entrant dans le cadre de la stratégie "France 2030" et opéré par
Bpifrance avec le soutien du
Health Data Hub, sont désormais connus. Ce sont le ministre de la Santé et de la Prévention,
Aurélien Rousseau, et le ministre délégué chargé de l’Industrie,
Roland Lescure, qui l'ont annoncé le 14 décembre 2023, à l’occasion de la 10
e édition du
Conseil du Numérique en santé.
Un financement global à hauteur de 75 M€
Pour financer les projets lauréats des deux vagues de ce dispositif, l'enveloppe prévue est de 75 millions d’euros, dont :
➡️
40 millions d’euros issus des fonds France 2030 ;
➡️ et
35 millions d’euros issus de l'
Ondam, .
Sélectionnés par "un jury d’experts en données de santé", les dix lauréats de cette seconde vague ont été retenus "pour la pertinence et le potentiel de leurs projets".
Ainsi, le réseau national à construire grâce à tous les EDS créés, censé favoriser la production et le partage des données de santé, devrait également faciliter leur "exploitation entre acteurs publics et privés de la recherche et de l'innovation".
Dans cet article,
Health & Tech Intelligence revient la liste des lauréats de cet AAP, ainsi que sur l'expérience de deux d'entre eux : le
GCS HOURAA et l'association
Respic.
Le CHU de Grenoble-Alpes prolonge son expérience avec le GCS HOURAA
Pour Monique Sorrentino, directrice générale (DG) du CHU de Grenoble-Alpes (CHUGA) et administratrice suppléante du GCS HOURAA, un des lauréats de la deuxième vague : « Les données de santé et leur traitement sont un enjeu stratégique pour développer des outils destinés à améliorer la qualité et l’organisation des soins, la recherche et le pilotage de l’établissement." Elle explique que son CHU s’est engagé, dès 2016, "dans la construction d’un EDS, validé par la CNIL dès 2019". Au niveau de cet établissement, plusieurs travaux techniques et opérationnels ont eu lieu, en accompagnant prioritairement des projets de recherche, tels que :
- la mise en œuvre d’un observatoire de maladies cardio-vasculaires ;
- le développement du logiciel Odiasp, basé sur l'intelligence artificielle (IA) et qui pourrait contribuer au dépistage de la dénutrition ;
- ou encore le développement de la santé préventive grâce à la stratification de la population par niveau de risque ou l’exploration de la santé environnementale.
Dans la continuité de cette expérience, le CHUGA participe "à la co-construction d’une solution d’EDS avec les 3 autres CHU de la région. C’est la suite logique des travaux réalisés jusqu’à présent à une échelle locale." Une démarche qui, selon la DG, devrait permettre :
- une industrialisation et une mutualisation des outils ;
- la construction d'un hub régional, facilitant notamment les usages en santé populationnelle à l'échelon du territoire AuRA.
Les données de 3,2 M de patients dans le cadre du projet Edgar (Respic)
Grâce à un travail collaboratif porté par un consortium de six membres de l’association, Respic met en œuvre sa stratégie nationale commune sur les données de santé avec le projet Edgar. Ce dernier vise à favoriser "le développement de la recherche et de l’innovation afin de mieux répondre aux besoins et attentes de l’écosystème et ainsi participer à la compétitivité de la France en matière de données de santé."
Julie Boissier, déléguée de l'association, déclare : "Nous sommes ravis que cet ambitieux projet, hautement fédérateur, ait reçu le soutien de l'État. En effet, le projet Edgar va assurer non seulement la structuration nationale des données des membres de l'association mais aussi faciliter leur accès via un guichet unique."
Le projet Edgar a pour ambition de fédérer les EDS des membres de l’association, qui utiliseront une solution commune et des modèles communs d’interopérabilité. Ces EDS comprendront les données de "plus de 3,2 millions de patients pour 36 spécialités sur un périmètre national". Ces données massives et qualitatives seront notamment propices à :
- l’apprentissage d’algorithmes d’IA ;
- ainsi qu’au chainage avec d’autres EDS ou bases de données existantes (SNDS, registres...).
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La liste des lauréats
📌 Le projet AnDH (Antilles Data Hub) :
porté par le CHU de la Martinique en partenariat avec celui de la Guadeloupe (Création et consolidation de 2 entrepôts de données de santé).
📌 Le projet D2H – DATAHUBHOURAA2 :
porté par le Groupement de Coopération Sanitaire des CHU de Clermont-Ferrand, Grenoble, Lyon et Saint-Etienne (Mise en œuvre des EDS des CHU de la région Auvergne-Rhône-Alpes et d’une plateforme d’échange de données mutualisée).
📌 Le projet DATA4HEALTH2 :
porté par le GCS G4 – Groupement de Coopération Sanitaire des CHU d’Amiens, Caen, Lille et Rouen (Structuration d’une plateforme interrégionale avec mise en réseau de 4 EDS).
📌 Le projet E-CONFLUENCE :
des Centres Hospitaliers Intercommunaux de Créteil et de Villeneuve Saint Georges (Création d’un entrepôt de données de santé commun en centre hospitalier).
📌 Le projet EDGAR 2030 :
porté par l’Hôpital Foch partenariat avec les établissements privés d’intérêt collectif SaintJoseph Marseille, l’Hôpital Européen de Marseille, le Groupement Hospitalier Paris Saint-Joseph, l’Institut Montsouris et l’Institut Catholique de Lille (Structuration d’une plateforme interrégionale avec mise en réseau de 5 entrepôts de données).
📌 Le projet EDS ELSAN :
porté par Groupement de Coopération Sanitaire ELSAN pour la recherche, l'enseignement et l’innovation (Constitution d’un EDS centralisant les données des 140 établissements de santé ELSAN).
📌 Le projet EDS GHU PARIS :
du Groupe Hospitalier Universitaire Paris – Psychiatrie et neuroscience (Création d’un entrepôt de données de santé pour la recherche en psychiatrie & neurosciences).
📌 Le projet EDS MEDITERRANEE :
pour la Recherche et l’Excellence en Santé porté par le CHU de Nice en partenariat avec celui de l’APHM Marseille, les CLCC Institut Paoli Calmettes et Lacassagne et les hôpitaux pédiatriques Nice CHU-Lenval (création et consolidation de 5 EDS et d’une plateforme mutualisée).
📌 Le projet HD4C :
porté par le CHU de Reims avec ses partenaires les centres hospitaliers d’Épernay, Chalons en Champagne et Saint-Léon en côte basque, le Centre Hospitalier Intercommunal Nord-Ardennes et l’établissement public de santé mentale de la Marne (réseau de 7 entrepôts de données hospitaliers médico-psychiatriques et de ville).
📌 Le projet Health Data 3OI - Données de santé en Occitanie Ouest et Océan Indien :
porté par le porté par le CHU de Toulouse en partenariat avec le CHU de la Réunion (Constitution d’un réseau d’Entrepôts de Données de Santé fédéré).
16 projets lauréats au total pour la construction du réseau territorial
Ces 10 nouveaux lauréats assurent un maillage territorial conséquent, qui complète celui de la première vague de l’appel à projets. Six projets lauréats avaient été récompensés en mars 2023 :
- ACCESS porté par l’APHP ;
- EDEN4HEALTH porté par le CHU de Reims ;
- EDOL par le CHU de Montpellier ;
- EDSNOVA par le CHU de Bordeaux ;
- ODH porté par le CHU de Rennes ;
- et ONCODS par Unicancer, avec leurs partenaires respectifs.
Au total, ce sont 16 projets lauréats qui sont récompensés embarquant 54 partenaires dans les consortiums, appelés à construire le réseau territorial, constitué de 62 EDS.
Publié le lundi 18 décembre 2023 à 08h00