Rapport de l’OMS : la santé numérique pour prévenir les maladies non transmissibles
Publié le jeudi 26 septembre 2024 à 17h38
Ehealth PreventionInvestir dans la santé numérique pour prévenir les maladies non transmissibles et sauver des millions de vies. Tel est l’objectif du nouveau rapport conjoint de l’OMS et de l’UIT, qui appelle à une intégration accrue des technologies telles que la télémédecine et les agents conversationnels pour réduire la charge des maladies non transmissibles.
Investir dans la santé numérique pour prévenir des millions de décès liés aux maladies non transmissibles
Un nouveau rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de l’Union internationale des télécommunications (UIT) révèle qu’un investissement de seulement 0,24 dollar supplémentaire par patient et par an dans les technologies de santé numérique pourrait sauver plus de 2 millions de vies menacées par les maladies non transmissibles (MNT) au cours des dix prochaines années. Ce rapport, intitulé “Going digital for noncommunicable diseases: the case for action“, met en lumière l’importance d’intégrer des technologies telles que la télémédecine, les messageries mobiles et les agents conversationnels dans les systèmes de santé mondiaux.
Un impact mondial sur les systèmes de santé
Les maladies non transmissibles, comme les maladies cardiovasculaires, le cancer, le diabète et les maladies respiratoires chroniques, sont responsables de 74 % des décès mondiaux chaque année. En intégrant davantage les technologies numériques dans les soins de santé, ces décès pourraient être évités. Selon le rapport, l’utilisation de la télémédecine et des chatbots permettrait de réduire les hospitalisations graves, allégeant ainsi la pression sur les systèmes de santé dans le monde entier.
Le lancement du rapport s’est fait lors de la 79ème Assemblée générale des Nations Unies, soulignant l’importance de la collaboration entre gouvernements, partenaires et donateurs pour accélérer l’adoption de ces technologies. Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS, a rappelé que « l’avenir de la santé passe par le numérique », insistant sur la nécessité d’investir dans des solutions numériques accessibles à tous.
La technologie au service de la prévention des MNT
Le rapport identifie quatre principaux facteurs de risque liés aux MNT, qui sont :
- Le tabagisme;
- les mauvaises habitudes alimentaires;
- L’alcoolisme;
- l’inactivité physique.
Les outils numériques, tels que les services de messagerie mobile et les chatbots, peuvent aider les individus à prendre conscience de ces risques et à adopter des habitudes de vie plus saines. En outre, les personnes atteintes de MNT nécessitent un suivi régulier et à long terme. La télémédecine permet de surmonter les obstacles à l’accès aux soins, notamment dans les zones rurales ou sous-dotées en infrastructures. Les outils numériques offrent également aux professionnels de santé des données en temps réel pour une prise de décision plus rapide et mieux informée.
Intégrer les technologies numériques dans les systèmes de santé
Malgré les avantages évidents de la santé numérique, le rapport souligne qu’environ 40 % des pays ne disposent pas encore d’une intégration efficace des technologies dans leurs systèmes de santé. Pour maximiser l’impact de ces outils, il est important de promouvoir des normes communes et une interopérabilité entre les infrastructures publiques numériques et les systèmes de santé.
L’OMS et l’UIT, à travers leur initiative Be He@lthy, Be Mobile, s’engagent à fournir un appui stratégique aux gouvernements pour favoriser la transition numérique en santé. Plusieurs pays, comme le Sénégal, la Zambie et le Kirghizistan, ont déjà mis en place des solutions innovantes qui démontrent l’efficacité des technologies mobiles dans la prévention et la gestion des MNT.
Des exemples concrets de succès numériques
- Sénégal : la campagne mRamadan a mobilisé plus de 200 000 utilisateurs pour la prévention du diabète durant le Ramadan, utilisant la technologie mobile pour sensibiliser à un mode de vie plus sain;
- Zambie : le programme Be He@lthy, Be Mobile met en relation des patients vivant dans des zones reculées avec des professionnels de santé, favorisant ainsi un suivi continu des MNT comme l’obésité et l’hypertension;
- Kirghizistan : grâce à la stratégie Digital Kyrgyzstan 2019-2023, le pays a développé un système d’information sanitaire unifié, avec des plateformes de dossiers médicaux électroniques et un registre numérique pour les certificats de vaccination.
Un schéma directeur pour l’avenir de la santé numérique
Le rapport de l’OMS et de l’UIT propose une feuille de route claire pour intégrer les technologies numériques dans les systèmes de santé, complétant la Stratégie mondiale pour la santé numérique 2020-2025. En investissant dès aujourd’hui dans la santé numérique, les pays peuvent non seulement sauver des vies, mais aussi garantir un avenir plus résilient pour leurs systèmes de santé.
