Diabète : un suivi numérique trop partiel pour endiguer la progression selon la Cour des comptes

Publié le vendredi 11 juillet 2025 à 14h34

Prevention santé publique Numérique

Alors que les dépenses liées au diabète ont bondi de 34,8 % depuis 2015, la Cour des comptes recommande de mieux utiliser le numérique (notamment l'ENS) pour dépister, prévenir et suivre les patients, trop souvent diagnostiqués tardivement.

+34,8 % de dépenses liées au diabète depuis 2015, le diabète de type 2 progresse sans amélioration des soins

Le diabète de type 2 touche 4,3 millions de personnes en France, avec des dépenses atteignant 10,2 milliards d’euros en 2022, en hausse de 34,8 % depuis 2015, sans amélioration notable de la qualité du suivi des patients.

Publié en juillet 2025, le rapport de la Cour des comptes analyse la prévention et la prise en charge précoce du diabète dans un contexte marqué par le vieillissement de la population et l’augmentation de l’obésité. Bien que le diabète de type 2 reste moins fréquent en France que dans d’autres pays européens, la pathologie progresse, avec des inégalités sociales et territoriales, notamment en Outre-mer et dans les départements les plus précaires.

30 % des patients diabétiques présentent déjà des complications au diagnostic

Le rapport pointe un dépistage souvent trop tardif, alors que 30 % des nouveaux patients présentent déjà des complications au moment du diagnostic. Les dépenses, concentrées à 85 % sur les soins de ville, augmentent sous l’effet des complications et de la longévité des patients diabétiques, sans amélioration des indicateurs de suivi (examens de fond d’œil, dosages, prévention des complications). La Cour des comptes appelle à structurer un parcours de soins proposé dès le diagnostic, combinant éducation thérapeutique, activité physique adaptée et intervention nutritionnelle.

Parmi les recommandations générales formulées :

  • Découpler l’ALD diabète en deux niveaux selon la sévérité et les complications.
  • Proposer systématiquement un parcours incluant éducation thérapeutique, activité physique et nutrition dès le diagnostic.
  • Recenser et homogénéiser l’offre d’éducation thérapeutique, aujourd’hui hétérogène selon les territoires.
  • Renforcer la prévention primaire via des actions nutritionnelles, une régulation de l’offre alimentaire, et une intensification de la fiscalité comportementale sur les produits sucrés.
  • Étendre l’interdiction de publicité sur les produits gras, sucrés et salés aux supports audiovisuels et numériques, notamment via le Nutri-Score.

Le numérique en santé mobilisé pour le repérage du risque diabète

L’espace numérique en santé permet désormais d’identifier les facteurs de risque liés au diabète de type 2, grâce à l’exploitation de données. Depuis le décret n°2024-468 de mai 2024, l’espace numérique en santé (ENS) s’inscrit dans la stratégie de prévention du diabète. Il autorise l’exploitation d’informations telles que la sédentarité ou l’obésité, déclarées par les assurés ou renseignées par les professionnels de santé, afin de générer des alertes de risque.

D’après le rapport, l’ENS pourrait ainsi faciliter l’incitation au dépistage systématique lors des bilans prévention proposés à 45 ans, notamment pour les femmes ayant eu un diabète gestationnel, et contribuer à mieux cibler les actions selon les facteurs de risque.

30 % des diabétiques éligibles bénéficient du suivi Sophia, selon la Cour des comptes

Si l’assurance maladie a développé le programme Sophia, un accompagnement multicanal à distance des patients diabétiques, son efficacité reste limitée à certains indicateurs et ne touche qu’environ 30 % des patients éligibles. Ce dispositif propose un suivi via courriels, appels téléphoniques et supports numériques, mais peine à atteindre les patients les plus éloignés du système de santé, malgré une baisse globale des coûts d’hospitalisation pour les adhérents.

862 programmes d’ETP recensés, seuls 112 ciblent le diabète type 2

La Cour des comptes recommande de renforcer l’articulation entre le suivi numérique et les actions d’éducation thérapeutique, qui demeurent hétérogènes selon les régions et les structures financées par les ARS. En 2022, 862 programmes ont été recensés, dont seuls 112 citaient le diabète de type 2, signe d’un potentiel encore sous-exploité pour la prévention numérique de cette pathologie.

Le rapport souligne enfin la nécessité d’adapter le régime des affections de longue durée pour inclure l’éducation thérapeutique et l’activité physique dans le parcours de soins dès le diagnostic de diabète de type 2, en mobilisant tous les outils numériques existants pour renforcer l’adhésion des patients et le suivi personnalisé via l’ENS.

Cour des comptes : Rapport public thématique Prévention et prise en charge précoce du diabète

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