45 M€ pour renforcer la cybersécurité des hôpitaux et un plan IA pour les soignants
Publié le lundi 24 mars 2025 à 18h03
Institutions santé publique GouvernanceLe ministre Yannick Neuder prévoit un soutien de 45 millions d’euros pour sécuriser les systèmes informatiques hospitaliers. Il mise aussi sur l’IA pour alléger la charge administrative des soignants et accélérer la recherche.
Un plan cybersécurité renforcé face à la menace
Lors de son audition au Sénat le 12 mars 2025, Yannick Neuder, ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins, a dévoilé sa feuille de route post-PLFSS. Parmi les axes stratégiques, la cybersécurité hospitalière fait l’objet d’une dotation de 45 millions d’euros dans le cadre du plan CaRE (Cybersécurité accélération et résilience des établissements). Le ministre a souligné la vulnérabilité croissante des dispositifs médicaux connectés (pousse-seringues, pacemakers, etc.), parfois victimes de cyberattaques nécessitant des transferts de patients.
L’IA au service des soignants et de la recherche
Yannick Neuder souhaite parallèlement faire de l’intelligence artificielle un levier d’efficience pour les professionnels de santé. Il a cité des cas d’usage comme la génération automatique de comptes-rendus médicaux par reconnaissance vocale ou l’optimisation des lettres de sortie. Un appel à manifestation d’intérêt a été lancé pour sensibiliser 100 000 étudiants à l’IA. Un autre vise à intégrer l’usage de “bras synthétiques” dans les essais cliniques. L’IA est également positionnée comme outil d’accélération dans la recherche sur les maladies rares.
Médecine prédictive et souveraineté sanitaire
Dans le prolongement du 4e Plan national maladies rares, le ministre a confirmé le lancement de trois nouveaux dépistages néonatals, dont celui de l’amyotrophie spinale, en lien avec la labellisation des centres de génétique. Le déploiement national est prévu d’ici l’été. Il s’agit, selon le ministre, d’un enjeu de souveraineté sanitaire, dans un contexte international qu’il qualifie de “défensif”, la santé pouvant, selon lui, devenir “une arme”.
Risque numérique, résilience et coopération interservices
Le ministre a insisté sur la nécessité d’une réflexion globale sur les risques technologiques dans le secteur de la santé, y compris bactériologiques. Il appelle à la collaboration entre ARS, forces de l’ordre et établissements pour prévenir les intrusions numériques. Le financement supplémentaire vise à consolider la résilience des structures hospitalières et médico-sociales, notamment face aux attaques pouvant paralyser les outils de soins.
Des outils numériques pour lutter contre la fraude sociale
Yannick Neuder entend également s’appuyer sur la digitalisation pour combattre la fraude sociale, estimée à 13,5 milliards d’euros. Il souhaite généraliser des centres d’investigation sur le modèle de celui de Grenoble à Paris, Marseille et Lille. En 2024, près de 500 millions d’euros ont été récupérés. L’objectif 2025 est fixé à 900 millions.
Une stratégie axée sur l’innovation défensive et productive
Enfin, le ministre a réaffirmé sa volonté de faire de l’innovation un moteur à la fois de modernisation du système de santé et de protection contre les menaces numériques et sanitaires. La double orientation – défensive via la cybersécurité, productive via l’IA – s’inscrit dans une stratégie globale articulée autour de la souveraineté, de la prévention, et de l’allègement des charges des soignants.