Un accord mondial pour prévenir les futures pandémies
Publié le jeudi 24 avril 2025 à 15h30
Institutions International santé publiqueÀ l’issue de longues négociations, les États membres de l’OMS ont conclu un accord de principe destiné à renforcer durablement l’architecture mondiale de prévention et de réponse aux pandémies. Le texte établit des engagements structurants en matière de financement, de partage de données, de transfert de technologies et de coordination logistique internationale.
Après plus de trois années de tractations, les 194 États membres de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont conclu, le 13 avril 2025, un accord de principe historique visant à renforcer la prévention, la préparation et la riposte face aux pandémies.
Le document, d’une trentaine de pages, devrait être définitivement ratifié fin mai.
Ce texte s’appuie sur les enseignements majeurs de la pandémie de COVID-19, qui a entraîné 7 millions de décès à l’échelle mondiale.
Le rôle stratégique du diagnostic in vitro
Les technologies de diagnostic in vitro (DIV) et les kits de dépistage rapide ont été essentielles pour contenir la propagation du virus, en permettant un dépistage massif — condition clé de la surveillance, de l’isolement des cas et de la réponse sanitaire.
Selon Worldometer, plus de 7 milliards de tests ont été réalisés dans le monde, incluant des tests RT-PCR, antigéniques, sérologiques et multiplex :
- États-Unis : 1,69 milliard
- Europe : 2,10 milliards
- Asie : 1,55 milliard
Accès équitable et partage des ressources scientifiques
L’accord insiste sur la solidarité internationale et l’accès équitable aux vaccins et aux tests, en particulier dans les pays à faible revenu, afin d’éviter les inégalités observées durant la pandémie.
Il prévoit notamment :
- Un guichet unique mondial pour le partage des données scientifiques, de la propriété intellectuelle et des innovations.
- La mise en place d’un système international d’accès aux agents pathogènes, reposant sur un réseau de laboratoires et centres de recherche, pour renforcer la détection précoce et le partage d’informations.
Par ailleurs, l’accord stipule que chaque pays devrait consacrer au moins 5 % de son budget annuel de santé à l’amélioration de ses systèmes de préparation et de réponse aux pandémies. Les fabricants de tests, de diagnostics, de vaccins et de traitements sont, quant à eux, encouragés à allouer jusqu’à 0,5 % de leur chiffre d’affaires annuel à des mécanismes de partage des bénéfices.
Vers des tests fiables disponibles en moins de 30 jours
Le texte encourage les pays à renforcer leurs capacités locales de production de tests, en soutenant :
- Le partage des données de séquençage pour accélérer la conception de tests ciblés.
- La création de procédures d’autorisation harmonisées pour accélérer l’approbation des nouveaux tests en cas d’urgence.
Avant la pandémie, les délais d’approbation pouvaient atteindre plusieurs mois, voire années ; avec les autorisations d’urgence, ces délais ont été ramenés à quelques semaines. L’ambition désormais est de disposer de tests fiables en moins de 30 jours.
Transfert de technologies et logistique mondiale
L’accord promeut le transfert de technologies vers les pays en développement, via des accords de licence conclus avec les États ou l’industrie, afin de faciliter la production locale de tests, vaccins et traitements.
Il prévoit également :
- Un réseau mondial d’approvisionnement et de logistique, activable rapidement en cas de crise sanitaire.
- L’adoption du concept « Une seule santé » (One Health), qui intègre les dimensions humaines, animales et environnementales de la santé, et appelle à renforcer la surveillance des zoonoses pour prévenir les futures pandémies.